Oui bon, on le sait, elle n’aurait pas du ! Cet endroit était assurément le dernier endroit où une jeune femme – très belle soit dite en passant – et déjà en manque d’argent devait se rendre ! Et pourtant, Elena avait envie de tenter le destin. Elle s’habilla donc plutôt classe, une robe de soie violette qui donnait à ses cheveux une lueur aile-de-corbeau, quelques bracelets en argents, des chaussures argentées à très hauts talons.
Bien sur, elle savait jouer au poker. Quand on habite dans les bidonvilles, on sait jouer et tricher au poker à partir de 7 ans. C’était en fait parce qu’elle se savait ce talent qu’elle s’était rendue dans le casino sans vraiment s’inquiéter. Mais en réalité, elle ne trichait pas réellement. Son intelligence, malgré le fait qu’elle ne soit pas allée à l’université, lui permettait de compter les cartes. Ainsi elle retenait par cœur comment les cartes étaient placées dans le jeu et… elle ne pouvait pas perdre.
Elle joua quelques instants ainsi, mais pour éviter le risque de se faire prendre, elle bougea vers une autre table ou un « wale », c'est-à-dire un grand joueur, passa un bras autour de sa taille.
- Tu souffles sur mes dés pour la chance ?
Un léger rire l’agita et elle alla glisser sa main sous la veste, sur la chemise de l’homme en lui disant à l’oreille :
- Je ne souffle pas moi, j’aspire.
Entendant quelques « Ooooh… » un peu moqueurs vers l’homme, elle sourit et se détacha de lui pour continuer son chemin avec la démarche top modèle. Rejoignant une table, elle s’assit et toute la table se tourna pour reluquer son décolleté. Un homme se penchait carrément et elle, pour les faire baver un peu, se pencha en avant pour déposer ses mises sur la table.